Test de The Forest

The Forest

 

 

The Forest est un jeu d’horreur et de survie sorti en 2014 sur PC… en version alpha ! Cela signifie que le jeu était toujours en cours de développement, mais que les joueurs pouvaient déjà arpenter une partie du soft et découvrir les quelques rouages de gameplay déjà implantés par les développeurs. Mais ce n’est finalement qu’en 2018 qu’est sortie la version définitive, et en 4 ans, l’alpha est devenu est véritable jeu très complet.

    

  

C’est assez rare pour être souligné, mais contrairement à beaucoup de Sanbox Horror, The Forest possède un réel scénario doté de deux fins différentes. Tout commence à bord d’un avion, alors que vous êtes en vol à côté de votre fils, l’engin est soudainement pris par des turbulences qui provoqueront son crash. Quelques heures plus tard, vous reprenez vos esprits, autour de vous des passagers sont morts et d’autres semblent avoir disparu… dont votre fils. De plus, il s’avère que personne ne viendra vous aider, car votre avion s’est écrasé sur une île qui semble, à priori, coupée du monde. Votre objectif sera alors de survivre tel un Robinson Crusoé tout en tentant de retrouver votre progéniture.

Evidemment, cette île mystérieuse sur laquelle vous vous êtes écrasé va rapidement devenir effrayante… la faute aux indigènes qui peuplent le territoire et qui n’ont qu’une envie : vous faire la peau. Si l’histoire n’est pas la plus développée, elle est quand même intrigante et intéressante. Par contre, elle n’est pas racontée de manière traditionnelle. Il n’y aura donc pas de PNJ à rencontrer, ni aucune ligne de dialogue à entendre. En fait, de nombreux éléments de décors (des tentes vides, des bouts de villages en ruine, un bateau abandonné…) et beaucoup des documents (des magazines, des coupures de journaux, des cassettes vidéos…) vous donneront de nombreux indices sur ce qu’il se passe sur cette île. Cette façon indirecte de conter l’histoire m’a personnellement beaucoup plu, mais il faut veiller à être bien attentif pour ne rater aucun indice visuel, car sinon vous n’y comprendrez rien !

    

  

Si le scénario a le mérite d’exister, la survie est bel et bien le véritable point d’ancrage du jeu, et The Forest vous met en plein dedans dès le début de votre périple ! En effet, il n’existe aucun tutoriel, le jeu vous balance aléatoirement sur une partie de l’île et vous indique que votre barre de soif et de faim est vide. Il faudra alors rapidement trouver de quoi vous sustenter : manger des barres d’énergie trouvée dans les valises des passagers ou chasser des animaux sauvages ; boire des boissons énergisantes ou trouver sur l’île une source d’eau potable… Les boissons et les aliments vous permettent de survivre, mais rechargent aussi votre barre d’énergie. Cette dernière vous permet de courir sur de longues distances et de donner des coups (notamment avec la hache de secours trouvé dans l’avion au début du jeu). Il faudra donc gérer et remplir très régulièrement ces trois jauges.

Votre seul aide dans ce monde hostile sera votre livre de survie. En le feuilletant, vous pourrez sélectionner tous les bâtiments constructibles du jeu et les placer librement sur l’île : une cabane pour dormir, un feu pour faire cuire ses aliments, un bateau pour explorer le pourtour de l’île, des murs de protections pour vous protéger contre les indigènes… et évidemment, chaque élément constructible nécessite des ressources. Cela peut être de la pierre, du petit bois, des gros rondins de bois… toutes ses ressources sont trouvables sur la map. Ramasser des pierres sera cependant moins fatigant que couper un arbre pour obtenir du bois, d’autant que dépenser de l’énergie baisse plus vite votre barre de faim et de soif.

Bref, vous avez compris le principe, pour survivre il faut construire, boire, manger, se reposer. Personnellement je vous conseille de construire votre cabane près d’un point d’eau (comme un lac ou une cascade), car vous pourrez à la fois boire et manger en pêchant du poisson. De plus, comme les indigènes cannibales ne peuvent pas nager, cela fera une protection naturelle.

    

  

Tient, parlons-en des indigènes ! Ils peuplent l’île et sont organisés en véritable clan. Ainsi vous pourrez croiser des chefs de clans, mais aussi de simples hommes ou femmes. Ces habitants sauvages veulent votre mort et vous attaqueront régulièrement, aussi bien de nuit que de jour (car oui, le jeu est en temps réel). Plus vous passez de temps dans un endroit, plus ils seront alertés de votre présence. Pensez donc à installer plusieurs camps sur l’île de manière à être semi-nomade ! En cas d’attaque indigène, vous avez le choix entre fuir ou contre-attaquer. La fuite est cependant préférable, car on sort rarement victorieux d’une attaque en bande.

Entre la construction de vos camps, et la survie face aux indigènes, il ne faudra pas non plus oublier de faire avancer l’histoire et d’explorer l’île. Durant vos recherches, vous allez tomber sur une dizaine de grottes visitable. Leur découverte est indispensable pour progresser dans le scénario, car c’est dans les cavernes que se trouvent les documents et les objets clefs. Et dans ces grottes, l’affrontement est quasiment obligatoire. Si la fuite est recommandée à l’extérieur, il faudra donc tout de même maitriser un minimum l’art du combat à l’intérieur, et c’est loin d’être facile.

Durant ces phases, le jeu de survie horrifique se transforme alors en véritable survival-horror. Ainsi, il vous faudra arpenter de véritables labyrinthes de pierres avec pour seul éclairage votre briquet ou bien quelques fusées éclairantes (les jeux de lumière sont d’ailleurs sublimes). De temps à autre, des bruits inquiétants parviendront jusqu’à vos oreilles… et ce ne sont pas les bruits des indigènes de l’extérieur, car ceux qui sont présents dans ces excavations ont la particularité d’avoir muté ! L’ambiance est absolument magistrale et rappelle l’excellent film d’horreur The Descent. Si la progression est flippante et difficile, chaque grotte visitée est récompensée soit par l’obtention d’un objet clef (bouteille de plongée…), soit par l’acquisition d’un objet utile à votre survie (lampe torche, katana…).

La plupart des grottes contiennent plusieurs entrées et donc plusieurs sorties, il est alors très facile de s’y perdre, d’autant que certaines sont reliées entre elles. N’hésitez pas à chercher dans votre livre de survie "le drapeau" pour en construire un à côté de chaque entrée. Comme ça, lorsque vous explorerez l’île et que vous arriverez face à une entrée de grotte, vous saurez si vous l’avez déjà visité ou non.

    

  

Un Sandbox Horror sans craft n’existant pas, The Forest ne déroge pas à la règle. Pour améliorer votre survie aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’île, tous les objets et toutes les ressources récoltés pourront donc être combinés dans votre inventaire. Par exemple, une bouteille d’alcool + un chiffon = un cocktail molotov, plusieurs chiffons = une corde, une branche + un chiffon = une torche. Les possibilités sont grandes et nul doute que vous trouverez de quoi créer quelque chose d’utile à votre survie.

Pour conclure, The Forest est un jeu en monde ouvert qui offre une très large liberté de manœuvre au joueur. Si le début est difficile et même décourageant, le jeu remercie ceux qui persévèrent en leur offrant une expérience inoubliable, d’autant qu’il s’adresse à une multitude de joueurs : vous pouvez vous focaliser sur l’exploration des grottes et de l’île si vous voulez faire progresser l’histoire, ou sur la création de votre camp si vous avez l’âme d’un architecte. Et si l’envie vous en dit, vous pouvez même y jouer à plusieurs, en ligne, avec vos amis. Alors certes, vous serez surement moins immergé dans l’ambiance et vous aurez peut-être moins peur, mais l’expérience vaut tout de même le détour.

Pour tout vous dire, j’ai passé de très nombreuses heures sur ce jeu, tantôt seul, tantôt à plusieurs, sans voir le temps défiler. J’y ai retrouvé une ambiance très proche de la série Lost pour les mystères de l’île, et très proche de The Descent pour l’exploration des cavernes. En fait, The Forest est un jeu d’horreur quasi parfait qui réussit tout ce qu’il entreprend, aussi bien dans le fond que dans la forme. Pour son ambiance magistrale et toutes ses nombreuses qualités, je vous le recommande à tout prix !!


Description du jeu par Kyoledemon